Décembre et ses plaisirs ! À peine 18h passé que la nuit semblait déjà tombée sur la vallée. Je venais de me sortir d'une solide dérouillée au cours d'un différends avec quelques malfrats de la ville. Si j'en étais sorti victorieux par la force de mes poings, je dois dire que j'avais pas mal dégusté au cours de cet échange musclé... En même temps, ce n'était pas ma première bagarre, et certainement pas ma dernière. Le seul problème ? C'est que j'avais pas encore trouvé de véritable pied à terre. Il me restait soit les sales quartiers de la ville, soit détrousser un portefeuille bien rempli histoire de me payer une chambre quelque part. Du coup, histoire de maximiser les chances, je me suis collé dans une petite ruelle longeant le grand centre commercial de la ville. Je me dis qu'il devrait y avoir du monde, du passage. De quoi me faire du fric facile ou une pauvre âme à amadouer aisément... Sauf que je n'avais pas prévu d'entendre des cris commencer à s'élever. Des cris brefs, stridents, attirant directement mon attention ! Et voir trois brutes essayer de s'en prendre à une femme, rien de tel pour me foutre les nerfs et m'enrager. J'interpelle sans hésiter ces trois malabars, délaissant rapidement la parole pour passer aux poings et à l'action. Qu'importe ce qui me tombent sur la gueule, je leurs rends le double, voir le triple. Et inutile de dire que j'y vais sans retenue jusqu'à ce que ces trois connards se retrouvent à terre. Même si je me retrouve avec une petite entaille sur la joue, en plus du reste, mais je ne suis plus à ça près ! « Ca va, vous allez bien ? » Me tournais-je finalement vers cette femme, encore plongée dans la pénombre, lui tendant la main pour l'aider à se relever.

Cogner, ça me faisait du bien. Que ce soit pour me défendre, me défouler ou, en de rares occasions comme celle-ci, venir en aide à de parfaits inconnus, je ne retenais jamais la violence de mes coups. Les âffres d'une éducation au coeur de la rue. Quoiqu'il en soit, je n'allais pas m'attarder sur les trois étourdis au sol, ni même sur l'état déplorable et tâcheté de sang de ma tenue. Avec un peu de chance, la pénombre ne mettra pas ça en avant, et ne donnera pas la chair de poule ou une crise d'effroi à ma demoiselle en détresse! Dans un monde idéal, je pourrais peut-être même profiter de sa générosité pour me dégoter un toit pour la nuit... Enfin, tout ça, c'était jusqu'à ce que j'entende cette voix et que je vois la lumière éclairé ce visage que je ne pourrai jamais oublié! Laissant sa main venir se caler dans la mienne, je l'aide à se relever tout en me sentant poussé par un mutisme désarmant. Je la regarde. Je l'observe. Toujours aussi classe et aussi bien roulée que dans mes souvenirs. Mais, surtout, et le plus important, elle n'ait pas blessée ! "Ca va, ça va, calme toi..." Tentais-je de la calmer, ne sachant trop comment réagir mis à part la parole. "Visiblement, t'as rien de cassé... Et ils sont plus en état de faire quoique ce soit..." Peut-être pas très adroit, peut-être distant ou direct, mais c'était dans ma nature après tout! "Même si j'envisageais pas de te revoir dans de pareilles circonstances..." Devais-je reconnaître dans cette franchise pour ainsi dire désarmante. "Je... Ca va aller?"

"Ouais, désolé que ce soit pas un autre samaritain qui soit passé par là..." Un peu d'ironie, autant pour conserver cette petite pointe de caractère de cochon que je pouvais avoir, tout comme pour essayer vainement d'alléger un minimum cette ambiance fulgureusement houleuse, et redescendant aussi vite qu'une montagne russe venant de monter à pic. Un petit rictus de réflexe, mes yeux restent posés dans les siens. Sa tête se secoue de droite à gauche dans un signe négatif. "T'as oublié que l'astuce avec Batman, c'est qu'il faut pas en parler aux flics, justement !" Oh que non, je n'étais vraiment pas pressé de voir la police débarqué. Et, en voyant les quelques troufions qui s'arrêtaient devant la ruelle et s'excitaient déjà avec leurs portables, j'avais pas trop envie de moisir ici. "Hein? Oh, rien de grave, t'inquiète!" À ce niveau-là, on peut dire que je n'avais clairement pas changé. Même si je sors de deux grosses bagarres, que j'avais bouffé quelques nions, je n'ai jamais aimé reconnaître mes failles devant elle... Tel le monsieur muscle qui ne veut jamais se montrer faible, ou avoir failli devant sa belle ! Les sales habitudes ont la vie dure comme on dit ! "Sinon, si je suis par ici..." Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'elle atterrit dans mes bras. Sur le coup, je peux pas cacher que ça fait du bien de la sentir et de pouvoir la serrer contre moi une toute nouvelle fois. "Ca me fait plaisir de te revoir aussi..." Je souris en coin, avant de me détacher d'elle toutefois. "Mais si on veut jouer les retrouvailles, ça m'arrangerait qu'on s'éternise pas trop ici. Vaut mieux que j'évite les autorités pour le moment..."

Je peux pas nier le fait que, niveau fierté, ça faisait plaisir à entendre ce genre de réaction. Tout comme le fait qu'elle jongle sur cette référence cachant surtout la nécessité que je reste à couvert des regards beaucoup trop indiscrets. Visiblement, elle connaissait toujours mes habitudes à ce niveau-là! "Tant mieux, autant éviter de se gueuler dessus dés les premières secondes après tout ce temps, non?" Rétorquais-je sur le même ton qu'elle. Ce n'était ni agressif, ni spécialement provocateur en aucune sorte. Juste réaliste ! On en avait vu tous les deux, et je ne peux pas nier que moi-même je lui en avais fait voir pas mal par le passé. Retrouver l'étonnante fermeté de son étreinte et l'odeur de son délicieux parfum qui me revenait en pleine face comme un souvenir trop longtemps maintenu en suspend... Dans d'autres circonstances, je peux pas certifier que j'aurais mis fin rapidement à cette étreinte! "Ca marche!" Main dans la sienne, je la suis jusqu'à sa voiture, ne courant pas comme un fugitif, mais n'y allant pas d'un pas d'escargot non plus. Je n'aimais pas l'exposition, voilà tout! Raison de plus pour que j'aille m'installer sur le siège passager dés que la voiture fut déverrouillée, en oubliant bien évidemment de mettre ma ceinture comme à chaque fois! "J'avoue que je dis pas non... Merci, princesse!" Vieille habitude! Elle avait toujours été ma princesse, depuis notre tout premier regard, notre tout premier échange, et c'était comme impossible pour moi de ne pas l'appeler par ce sobriquet. Je me tourne alors vers la banquette arrière, trouvant un sandwich emballé que ma main agrippa et sorti du sac, pendant que je me replaçais correctement sur le siège. "Je suis dans la merde depuis que je me suis barré de taule." Sifflais-je avant de mordre dans une solide bouchée salvatrice. "Putain que ça fait du bien." Commentais-je par la suite, avant de continuer. "Et ça s'est pas arrangé avec les différends que j'ai eu avec quelques gangs et bandes rivales du middle ouest. Du coup, je suis venu par ici, histoire de me faire un peu oublié... Et parce que la frontière mexicaine est pas loin en cas de réels pépins avec les poulets !" Autant être cash et direct. Je dis pas que ça se passerait bien pour autant, je sais juste qu'essayer de lui mentir n'aurait servi à rien, si ce n'est à avoir ma gueule hors de la voiture sans hésitation aucune !

Et voilà... Je savais qu'en lui balançant les raisons du pourquoi, elle allait pas m'écouter sans broncher. Comme par le passé, elle ne se privait nullement de hausser le ton et montrer que mes conneries lui foutaient clairement les nerfs... Est-ce que je vais lui en vouloir pour autant? Disons que j'étais pas fan de me faire gueuler dessus, même par Charleen, même si autrefois, cela faisait partie du ciment de notre couple. Car, ouais, cette passion de malade que j'avais avec elle était tout feu, tout flamme! Et cette intensité, on l'aurait jamais connu sans nos réactions assez impulsives et sanguines! Preuve en est que j'allais pas me contenter d'acquiescer et d'encaisser en fermant ma gueule comme un gamin se faisant remettre à sa place par sa prof! "Ouais, je sais! On s'est retrouvé droit dans le mur! En même temps, tu crois que j'avais le choix, putain? Que le petit Colt allait rester derrière les barreaux pendant vingt ou trente piges? Très peu pour moi! Je préfère encore être en cavale, à choisir!" Balançais-je sèchement et de façon virulente en guise de réponse avant d'avaler un nouveau morceau de ce sandwich. Intérieurement, je dois rire dans un sens quand elle m'annonce la suite du programme. Et, dans un autre sens, je suis pas surpris. Je suis même touché qu'après toutes ces années, elle veuille prendre sur elle pour pas me laisser dans la plus grosse des merdes! "Je te demande pas la charité, princesse... Mais je suis pas contre un toit pour quelques jours, le temps de me retourner. Après, rien t'oblige à faire ça. Je suis pas là pour te mêler à ce merdier ou te foutre dans la merde!" Calme, franc et direct à la fois, il était clair que je cherchais pas à saccager son nouveau quotidien, autant le faire savoir de suite! Mais soit, je m'éternise pas plus sur la question, laissant la voiture reprendre la route en silence. "Parait que ça roule bien pour toi, maintenant?" Finis-je par briser le silence après plusieurs minutes et avoir fini mon sandwich.

"T'en fait pas, dans l'immédiat, tant que je peux faire une lessive, prendre une douche et squatter ton divan et un morceau de ton frigo, je ferai gaffe de me tenir à carreaux et de pas mettre ton petit nid en bordel..." Soufflais-je, basculant mon regard également dans le rétroviseur pour croiser le sien. Mon visage n'était pas empreint de colère, ni même d'un large sourire. Il y avait surtout une forme de neutralité, bien que j'appréciais sincèrement son geste et que malgré mes choix de vie plus que discutable de son propre point de vue, j'avais suffisamment grandi pour ne plus être qu'un simple macho laissant sa nana s'occuper de la maison que je saccage à chaque passage! "Bien reçu, cinq sur cinq, chef!" Avais-je conclu le petit passage mise au point sur les 'i'. De quoi refroidir l'ambiance? Disons que ça jeta un petit silence. Gêné? Peut-être. Sans doute. Faut dire que les circonstances étaient assez particulières... Mais on va pas refaire le match en boucle! Et comme j'avais pas envie de l'énerver avec mes derniers récits de vie, embrayer sur la sienne me semblait une bonne idée! Un petit rictus se tissa sur mes lèvres alors que je jetai un oeil vers elle. "Va savoir... Tu sais bien que je fais toujours un point d'honneur à me tenir informé! Puis, les réseaux sociaux, tout ça..." Haussais-je des épaules, l'air de rien. Bien sûr qu'il m'arrivait encore de stalker son actualité... Mais c'est pas pour autant que je lui avouerais cash! "Mais comment ça se fait que t'as lâché la danse?"

"Une chambre d'amis, rien que ça?" Haussais-je un sourcil avec une bride d'amusement. Faut dire que les notions de chambres annexes et autres faisait clairement pas partie de l'univers dans lequel je vivais. C'est que ça marche vraiment bien pour elle, dis donc! "Mais mes vertèbres et mes lombaires t'en remercient d'avance, princesse..." Toujours empreinte de cette bonté que je lui ai toujours connu... Un tempérament volcanique, de feu, avec la bonté et la douceur d'un ange. Le genre de contraste que je n'avais rencontré qu'une seule fois dans ma vie... Et que je redécouvrais ce soir, après tant d'années... Un rire un peu plus franc quitte alors mes lèvres. "Considère ça comme tu veux... Même si j'ai pas du être le seul à le faire, je parie..." Une pointe de taquinerie, pour tester la ténébreuse? La connaissant, le poisson serait rapidement noyé, et sans doute plus vite que je ne le pensais car, si je devais me dire qu'il fallait une sacrée bonne raison pour qu'elle arrête de danser, j'aurais jamais imaginé que ça soit quelque chose d'aussi marquant. Je suis pas un grand sensible. Je fais plus que rarement dans le sentiment. Mais d'apprendre ça, vis-à-vis d'elle, ça me touchait quelque part... "Je... Je suis désolé... Si j'avais appris à l'époque..." J'aurais fait quoi? Je lui aurais rendu encore la vie plus impossible car je serais revenu près d'elle avec toutes les merdes que je trainais derrière moi? Alors que j'aurais fait au mieux pour être présent pour la soutenir... "Enfin..." Je n'eus pas le temps d'en dire davantage que le véhicule stoppa sa route et que nous nous retrouvions devant sa baraque. "Ah ouais... Y a pas à dire, t'as sacrément fait ton chemin!" Complimentais-je sa maison en quittant le véhicule.

"Toujours en train de jouer la bonne samaritaine, hein?" Souriais-je, dans la prolongation de son rire, avec la pointe de taquinerie qui va bien. Après, c'est vrai que je pourrais largement la surnommer de la sorte vu le nombre de fois où elle a pu s'occuper de mes coupures, égratinures et autres blessures à l'époque. Si elle n'avait pas été danseuse ou mannequin, nul doute qu'elle avait déjà toutes les connaissances en la matière pour être une experte en premiers soins! Je ne dis, ni ne réponds rien. Mais, au fond de moi, je peux pas cacher le fait que ça fait plaisir dans un sens de voir que je n'étais pas le seul à garder un oeil sur l'autre. Rien ne l'obligeait, c'est clair. Mais elle l'avait quand même fait! "Ah ouais?" Là, d'office, elle pique ma surprise et ma curiosité. Je me demande bien ce qu'il en est ! "Eh bien, tu me diras..." Ou, autrement dit, j'attends de voir de quoi il en retourne, même si ce n'est clairement pas la priorité de l'instant et que, tout comme elle, je préfère observer un certain silence suite à l'évocation de sa famille, jusqu'à ce qu'on arrive devant chez elle et qu'on se retrouve tous les deux hors de la voiture. En passant, je ne manque pas d'attraper le sac le plus lourd afin de l'aider. Un petit rictus se dessine sur mes lèvres alors que je la regarde tout en écoutant son avoeu. Avec ma délicatesse habituelle, je me contente de hausser les épaules. "Bah, il est jamais trop tard... Et t'as encore un peu de temps pour y arriver, non?" Le sourire amusé sur les lèvres, je rentre dans sa villa et la suis directement dans la cuisine, où je dépose le dernier sac sur le plan de travail. "Non, t'inquiète! Je suis comme toi, j'ai juste envie de me poser, là!" Ris-je, tout en prenant légèrement appuis sur le plan de travail à l'aide de mes mains et de mes bras tendus vers l'arrière. Je la laisse se rapprocher, tout en réagissant d'un nouveau rictus. "Je t'avoue que je serais pas contre un bain... Et de pouvoir foutre cette merde à la lessive..." Roulais-je des yeux en tirant sur mon t-shirt tacheté de sang. "Au moins je serai propre s'il faut soigner quoique ce soit." Ironisais-je.

"Surtout qu'il en faut un capable d'être à la hauteur de ma princesse, et ça, il faudra qu'il ait un niveau, mais comme ça quoi !" Ponctuais-je d'un petit coup de sifflet en effectuant un mouvement de main mimant un sommet. Le tout avec un petit rire qui va avec, d'office! Je suis pas du genre à m'imaginer dans une vie de famille, encore moins avec mon train de vie. Mais c'est drôle d'avoir cette bride de conversation avec la seule et unique femme avec laquelle j'aurais pu tenter cette aventure. Je hoche la tête et marche à sa suite une fois qu'il est question de passer au bain. Je dis ça, je dis rien, mais je me plains pas de la vue en me retrouvant derrière elle dans l'escalier. J'ai l'impression que ses fesses sont encore plus bandantes qu'avant, et je vais pas bouder le plaisir de la vue durant ces quelques secondes avant que nous arrivions finalement à l'étage. "T'es un ange, encore merci Charleen..." Et dieu qu'elle sait à quel point il est rare que je remercie sincèrement quelqu'un. Mais je ne pourrais pas faire autrement face à son geste de ce soir. "Votre principauté est bien aimable!" Hochais-je de la tête, en fermant les yeux, faisant un semblant de référence de la tête avant de sourire amusée par ce geste taquin. "Je prendrai pas trois heures, promis !" Lui offris-je un clin d'oeil, la laissant partir tout en venant fermer la porte derrière moi. Le temps de faire couler un bon bain chaud et de m'y perdre pendant une demi heure environ, histoire de pouvoir souffler, me ressourcer, décompresser, et enfin me refaire une propreté!

Une fois posé et installé dans le bain, j'ai commencé à réaliser et à prendre conscience d'une chose : putain, mais sérieux, je venais de retrouver ma princesse quoi ! C'était une chose de la garder dans le viseur à de très longues distances. C'était une chose de continuer de penser à elle, et de pas l'oublier. C'était aussi une chose d'avoir envie de la revoir... Mais s'en était une toute autre de me retrouver chez elle, dans sa salle de bain, et surtout de la retrouver comme si de rien n'était! Tout s'était passé si rapidement, c'était limite étrange... Sans être totalement déplaisant. Comme si le poids des années était là, alors que, de l'autre, rien n'avait changé quelque part. Je sais pas. Je sais plus. Enfin, on verra comment ça se passe! En tous les cas, c'était clair qu'elle me sort d'un sacré pétrin et que ça me fera pas de tort pour essayer de rester un peu au vert comme on dit! "Hey! Ok, super, merci!" Souris-je, alors que je m'amusai quelque peu de sa façon bien habile de parfaitement éviter de regarder la baignoire. C'était mignon. "Je te rejoins bientôt!" Lançais-je pendant que la porte se refermait. Je restai encore plusieurs minutes dans le bain, avant de finalement quitter l'eau et vider la baignoire, le temps de bien me rincer avec le pommeau de la douche pour finalement me sécher et me changer. Un poil juste, mais la taille était plus ou moins correcte. De nouveau propre et frais, je finis alors par quitter la salle de bain et rejoindre la belle au salon. "Putain que ça fait du bien..." Soupirais-je en venant m'écrouler à ses côtés sur son grand divan. "Y a pas eu trop de casse, je pense que tu pourras garder les bandages rangés cette fois-ci !" Lui offris-je un clin d'oeil. "Mais, mis à part l'arrivée de ces trois balourds, comment tu vas?"

Un petit sourire s'échappa spontanément de mes lèvres lorsque je la sentis attraper mon visage et m'offrir ce si doux sourire qu'elle pouvait avoir. Le genre de vision précieuse et dont la beauté n'a que peu d'égal en ce bas monde! Son sourire était une des premières armes de la princesse qui m'avait flingué en plein coeur au tout début. Et autant dire que ses yeux en étaient une autre arme toute aussi redoutable! Les yeux revolvers, c'est comme ça qu'on dit, non?! Je ne réponds pas tout de suite et me contente de l'observer. Tel un réflexe naturel, je ne pus m'empêcher de l'écouter tout en observant son changement de tenue. Moins clinquant, moins tape à l'oeil, beaucoup plus détendu et passe partout, mais toujours aussi sexy avec le corps qui s'y trouvait dedans! Elle n'avait vraiment rien perdu de sa beauté... Et si j'avais pu le constater à plusieurs reprises via ses différents clichés coquins pour la revue pour laquelle elle bossait, revoir ça de près et en chair et en os avait une saveur beaucoup plus forte et particulière, évidemment! "T'en fait pas... T'as oublié que j'étais du genre irresponsable mais avec un don pour la survie?" Me vantais-je avec dérision, tout en m'installant confortablement, prenant mes aises dans le canapé, sans entraver la place occupée par mon ex. "Mais je suis content pour toi, tu le mérites. Puis, si le monde de la danse a perdu son étoile, celui du charme a gagné sa diva!" Souris-je, avant de passer une main sur un visage transpirant un certain épuisement malgré tout, bien que j'avais pas envie d'envisager la case dodo tout de suite. "T'aurais pas une bière ou un truc dans le genre?"

"Au moins t'as bonne mémoire !" Conclus-je la taquinerie, sous un petit rire et un clin d'oeil, alors que je haussai les sourcils de façon totalement nonchalante lorsqu'elle commenta ma prise d'aise sur le divan. "Moi? Avoir de la gêne? Désolé, ma belle, mais si tu pensais que j'aurais changé de ce côté là, je pense que c'est peine perdue !" Taquinerie et rire quand tu nous tiens, j'aimais assez retrouver cette dynamique où on savait si bien se chercher, se provoquer et se taquiner en toute simplicité. "En même temps, quitte à être sauvé par une gravure de mode, autant se la jouer charmeur, non?" Je pense qu'elle me connait suffisamment pour savoir que j'étais réellement sincère. Ceci dit, j'avais toujours tendance à glisser une connerie derrière, histoire de pas tomber dans le cliché des mièvreries en tout genre ! "Ca marche, beauté." Me relevais-je pour me diriger vers la cuisine. Je lui aurais pas fait l'affront de sortir le numéro du macho qui tenait à se faire servir... Autant parce que c'était elle, que pour la chance qu'elle m'offrait de pouvoir trouver un pied à terre! "Les pompiers??? Tu rigoles ou quoi? Je suis plus celui qui déclenche les incendies, même par accident..." Ironisais-je tout en ouvrant la porte du frigo, me penchant face à ce dernier pour repérer les deux dernières bières que j'attrapai avant de refermer ladite porte et revenir vers le canapé. "Et chippendale... Je sais pas... Me faire reluquer par des bombasses comme toi, c'est plaisant. Mais pour exciter les vieilles peaux en manque de cul, non merci !" Me reposais-je dans le divan, rire aux lèvres, tout en lui tendant la seconde bière. "Et merci pour le choix de ta tenue, ça rend ton accueil encore plus... chaleureux!" Petit clin d'oeil. Petit coup d'oeil sur ses courbes délicieuses. Et hop, j'avala une bonne gorgée bien sentie après avoir fait preuve de mon franc parler habituel.